@rib News, 06/08/2013

● Politique

- Réapparition ce mardi comme prévu de Rwasa Agathon qui se réclame toujours président du parti FNL. Il était vers 10h 30 minutes heure de Bujumbura que ce leader historique est apparu aux abords de l’hôtel Kw’Iraro dans la commune urbaine de Kinindo. Alors qu’une grande foule de ses partisans avait fait le déplacement pour écouter l’allocution de ce chef, une autre foule de policiers avait été dépêchée sur tous les axes menant vers ce lieu pour barrer la route aux militants et à Rwasa lui-même. Certains représentants des pays européens comme la Belgique, les Pays bas qui étaient invités avaient même déjà pris place dans la salle préparée à cette occasion mais n’ont pas pu écouter cette allocution et ont quitté les lieux après avoir salué Rwasa qui n’a pas pu descendre de son véhicule. [Rtr/Isanganiro/Bonesha/Rpa]

- Il a ensuite pris le chemin de sa résidence sise à Kiriri tout près du monument de l’unité nationale sous escorte de ses partisans les uns à motos, les autres en véhicule et d’autres à pied.  Arrivée là, la police dirigée par le chef adjoint de la police nationale a tenté en vain de l’empêcher de prononcer une allocution. Il a ensuite prononcé un discours devant ses partisans à qui il a demandé de regagner sagement les résidences afin de ne pas tomber dans le piège de provocation tendu par le gouvernement à travers la police. [Rtnb/Rtr/Isanganiro/Bonesha/Rpa]

- Enfin, il a animé une conférence de presse dans laquelle il a annoncé qu’il n’a jamais quitté le Burundi pendant ces trois années d’absence même si le gouvernement  ne cessait de le chercher en RDC et en Uganda. Il a affirmé aussi qu’il vient pour continuer le combat politique qu’il avait commencé et surtout pour recouvrer officiellement le leadership du parti FNL lui confisqué par le pouvoir en place. Il a également dit qu’il n’a aucune responsabilité dans la mise en place des groupes rebelles qui opèrent au Congo contre le pouvoir de Bujumbura. [Rtnb/Rtr/Isanganiro/Bonesha/Rpa]

- Lors de cette même conférence, il a aussi laissé entendre que ce qui vient de se passer l’a fortement satisfait puisqu’il aura constaté que le pouvoir du CNDD-FDD a peur de son parti. De même, le même pouvoir a peur que la population soit au courant de la réalité des choses et que les avantages mal acquis lui soient ôtés. Il a affirmé qu’en 2015, le pouvoir du CNDD-FDD devra partir. Il affirme qu’avant de se cacher, le président de la République l’avait approché pour former une alliance avec le CNDD-FDD mais qu’il a refusé arguant que les atrocités dont ce pouvoir est coupable ne peuvent jamais être collées au parti FNL qui a même existé longtemps avant le CNDD-FDD. [Rtr/Isanganiro/Bonesha/Rpa]

- La population de la ville de Bujumbura qui était venue assister à la réapparition de Rwasa Agathon dénonce le comportement de la police nationale. Elle estime que cela est une provocation de la part du gouvernement qui veut semer un climat malsain entre la population et la police. Selon le porte-parole de Rwasa, cela est un signe de la dictature qui caractérise le pouvoir en place. Aimé Magera trouve que le pouvoir devrait plutôt se ressaisir et adopter une attitude démocratique face aux opposants politiques. [Bonesha/Rtr]

- Le président du FOCODDE qui avait été invité dans ces cérémonies dit que ce qui vient de se passer est une leçon pour le peuple burundais en général et pour le pouvoir en particulier. Pacifique Nininahazwe constate qu’il est plutôt claire que le peuple ne peut pas accepter d’être muselé. Selon lui, après que les membres du parti FNL fidèles à Rwasa aient été assassinés après les élections de 2010, il est étonnant de voir qu’il y a encore une foule de gens qui peut se réclamer de Rwasa en connaissance des conséquences qui peuvent s’en suivre. [Rpa/Rtr]

- Plus de 300 personnes en provenance des certaines communes de la province Bururi ont fait un déplacement vers la capitale pour accueillir le leader historique du parti FNL. Ils s’étaient donnés rendez-vous à l’ancienne permanence de ce parti dans la ville de Rumonge et ont pris 18 véhicules de types Hiace vers Bujumbura. Ils ont affirmé qu’ils sont arrivés sans incident dans la ville de Bujumbura. [Bonesha]

- La situation n’a guère été similaire pour les autres militants de Rwasa surtout dans la province de Bubanza. En effet, une voiture de type Kagongo a été interceptée au niveau de Muzinda alors qu’elle transportait 5 membres du parti FNL en uniforme dont le président de ce parti dans la province de Bubanza. Ils ont ensuite été conduits au cachot de la police de Muzinda avant d’être transférés à Rugazi sur ordre du commissaire provincial de la police à Bubanza. Ils ont été accusés de porter des insignes du parti FNL en violation de l’interdiction du ministre de l’intérieur. Le conducteur de ce véhicule, lui aussi membre de ce parti a été taxé d’une amende de 100.000Fbu pour excès de chargement. [Isanganiro/Rpa/Bonesha]

- Une autre personne a été arrêtée très tôt ce matin à Gihanga. Alors qu’elle s’apprêtait elle aussi à venir acclamer la réapparition de Rwasa, la police a encerclé sa maison et a été inculpé d’avoir collecté des cotisations pour accueillir Rwasa. D’autres personnes de cette localité de Gihanga ont préféré prendre des motos, des vélos ou emprunter les pistes rurales afin de contourner les barrières policières pour ne pas rater cet événement historique. [Rtr/Isanganiro/Bonesha/Rpa]

- D’autres véhicules transportant les fidèles de Rwasa ont été empêchés de continuer normalement leur chemin et ont été bloqués au niveau de Ruziba dans la commune urbaine de Kanyosha pour ceux qui viennent du sud du pays, à la Gare du nord pour ceux qui viennent des provinces du nord et du centre, à la Chanic pour ceux qui viennent de l’Est et dans les hauteurs de Musaga pour ceux qui viennent des provinces du centre et sud. Les véhicules qui étaient systématiquement fouillées pour voir si les passagers n’avaient pas d’insignes du parti FNL. [Isanganiro/Bonesha/Rpa]

● Sécurité

- Deux personnes ont été blessées sur la colline Cewe de la commune et province Kirundo. Alors qu’il se tenait à cette colline une réunion dans une famille dans le but de préparer une levée de deuil, les participants dont le président du parti Sahwanya Frodebu dans la province de Kirundo ont été attaqués par des jeunes Imbonerakure sous le commandement du chef de colline et du chef de zone Cewe. Ils se munissaient des bâtons et lors de la pagaille, deux personnes dont un membre de la famille attaquée et le chef de colline Cewe ont été blessés. La famille remercie la police quant à son comportement puisque le chef de colline a été arrêté. Le chef de zone fait savoir quant à lui que les personnes attaquées n’étaient pas en réunion de famille, mais plutôt en réunion politique. [Isanganiro/Rpa]

● Justice

- Suite ce mardi des états généraux de la justice dans la ville de Gitega au centre du pays. En ce deuxième jour, les échanges ont porté sur la terminologie de l’état de droit au Burundi. Le gouvernement répond à cette question par l’affirmatif alors que certains partis politiques et organisations de la société civile répondent par la négative.  En effet, dans son exposé, le ministre de l’intérieur a fait savoir que l’état de droit existe bel et bien au Burundi. Edouard Nduwimana s’est fondé sur le domaine politique où la liberté d’expression est reconnue à tous les partis politiques et sur la liberté d’expression reconnue à plus de 4.000 associations qui opèrent dans tous les domaines de la vie nationale. Certains partis politiques et les organisations de la société civile ne l’entendent pas de cette oreille.  En effet, le président du parti Uprona trouve plutôt que le chemin est encore très long puisque des limitations existent dans le domaine politique où les partis ne sont pas autorisés à fonctionner dans la liberté et dans le domaine social en général où des lois liberticides qui inhibent les libertés publiques continuent à être promulguées. Le délégué général du FORSC précise quant à lui que l’impunité est la cause essentielle de l’absence de l’état de droit au Burundi. Vital Nshimirimana trouve que des coupables sont impunis et cela montre qu’il y a des intouchables qui peuvent ainsi commettre des forfaits sous la couverture de certains dirigeants administratifs ou  du parti au pouvoir. [Isanganiro/Bonesha]

● Société

- Lancement aujourd’hui dans la province de Gitega par le chef de l’Etat burundais du programme national de l’éducation patriotique au Burundi. Dans son allocution, le ministre de l’intérieur a fait savoir qu’il s’agit d’un programme qui va être utile pour la population en général et la jeunesse en particulier. Edouard Nduwimana constate que ce programme va avoir comme résultat que les burundais reçoivent une éducation citoyenne nécessaire pour aimer leur pays. Le président de la République a quant à lui estimé que ce programme vient enseigner la population burundaise de tous âges la manière de sauver son pays. Il a lancé  aussi la formule de salutation pour tous les Burundais. Cette dernière comprend la paix, l’unité, le travail, le progrès et la justice. Selon lui, les points de rassemblement des jeunes désoeuvrés (amarigara) seront remplacés par des centres sociaux. [Rtnb/Rtr/Isanganiro/Bonesha/Rpa]

● Education

- Les enseignants de l’école secondaire qui réclamaient des arriérées des salaires des mois de mai, juin et juillet peuvent espérer toucher leurs dus dans les très prochains jours. Selon le porte-parole du ministère de l’enseignement primaire et secondaire, il y a eu erreur en prenant tous les enseignants grévistes comme membres des syndicats. Richard Munezero s’excuse au près d’eux et leur promet que le ministère de l’enseignement va très bientôt transmettre les listes au ministère des finances pour régularisation de ces enseignants. [Rtnb/Rtr/Isanganiro/Bonesha]