APA, 06-12-2013

Bujumbura Burundi - Les Burundais ont rendu un vibrant hommage à l’ex icone de la lutte contre l’apartheid, Nelson Mandela, décédé jeudi soir à Johannesburg à l’âge de 95 ans, se remémorant de son implication personnelle dans le règlement du conflit burundais.

"Mandela incarne l'unité des Sud-Africains mais aussi, celle des Burundais", explique Hassan, un jeune burundais, soulignant que "grâce à sa personnalité mythique, il a pu convaincre les politiciens burundais, et les amener à la table des négociations".

Mandela a incité les Burundais à revenir à la raison pour se faire des concessions qui ont finalement abouti à l'Accord historique d'Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi signé le lundi 28 août 2000.

Pour Hassan, "nul ne sait ce que serait devenu le Burundi si Mandela n'était pas intervenu pour jouer la médiation dans le conflit burundais".

Mme Jeanne, rencontrée au parking du centre-ville de Bujumbura, note que M. Mandela est un grand homme qui a marqué et marquera l'humanité.

"Il a montré sa force dans toutes ces actions. Imaginez, un président qui accède au pouvoir après tant de souffrance et qui se retire une année après ! C'est seulement Mandela qui a fait cela ! Regarde comment les Chefs d'Etats africains veulent s'accrocher indéfiniment au pouvoir ! Mandela devrait les inspirer !", Clame-t-elle.

M. Donatien, un fonctionnaire burundais confie que "Mandela est un monument pour l'humanité entière. Il incarne des valeurs universelles".

Il explique que grâce à la "fermeté" dont Mandela avait fait preuve les choses ont évolué positivement au Burundi.

A la question de savoir si le fait de vouloir changer certaines clauses de l'Accord de paix d'Arusha pour le quel Mandela a joué un "grand rôle" ne constituerait un déni des efforts qu'il y a dépensé, M. Donatien a rappelé que l'accord d'Arusha a été signé avec des réserves pour certains, ce qui signifie que les politiciens ne se sont pas entendus sur tous les points.

Pour lui, avec l'Accord d'Arusha peut être revu dans certaines de ces clauses mais qui ne mettent pas en danger la paix sociale recouvrée au Burundi.

A Bujumbura tout le monde attend à une réaction officielle. Mais, la population qui continue de s'exprimer sur toutes les stations des radios qui ont changé leurs programmes à cet effet, exige qu'un deuil national soit observé.