@rib News, 27/01/2014

Rwasa Agathon, leader historique du FNL, appelle à l'unité de son parti

Par Anatole Bacanamwo

Les élections de 2015 approchent à grands pas, car  14 mois seulement nous séparent  de ces élections tant attendues par tout un peuple  qui, depuis quelques années observe avec inquiétude les tentatives de torpillage du processus démocratique burundais, par des pratiques contraires à l'idéal démocratique: Mauvaise gouvernance, paupérisation des masses  paysannes et de la classe moyenne, un taux de chômage jamais égalé, régression de la qualité de l'enseignement, imposition de lois arbitraires, discrimination à l'embauche,  emprisonnements abusifs ou pour motifs purement politiques....

Et pour couronner le tout, il s'en est fallu de peu pour que le CNDD-FDD, parti au pouvoir, n'impose unilatéralement une constitution taillée sur mesure avec  objectif principal, de promouvoir un candidat quasi unique et vider l'accord d'Arusha de toute sa substance. Les tenants de la démocratie et de la stabilité au Burundi doivent rester vigilants, et unir leurs efforts pour enrayer toute tentative de réinstauration de la dictature d'un parti unique.

 Hier c'était l'UPRONA, aujourd'hui, le CNDD-FDD. Si l'UPRONA peut invoquer des circonstances favorables au monopartisme avant les années 90, personne ne comprend aujourd'hui, au moment où le pluralisme et l'alternance politique sont devenus ailleurs une réalité, cette  fâcheuse tendance du CNDD-FDD,  un grand parti déclaré, à refuser le combat démocratique, en  prônant la division des partis d'opposition,  en  se créant une oppostion extra parlementaire fantoche, en tentant d'écarter , par des méthodes suspectes tout candidat sérieux voulant compromettre ainsi d'avance la campagne de 2015. Mais cela n'arrivera pas, "URUCIRA MUKASO RUGATWARA NYOKO". Wait and see!

On sait que le laboratoire du CNDD-FDD  est toujours à l'œuvre dans ce sens du refus d'ouverture, car même en son sein, la démocratie interne est un vain mot. Chacun  a pu s'en rendre compte, lors du vote pour le nouveau vice président de la République, d'abord refusé spontanément par les députés FDD, avant qu'il ne soit plébiscité par les mêmes députés, rapidement ramenés à l'ordre. Accord secret au sommet des deux partis oblige !  Mais alors, pourquoi se serait on battu pour la défense de la démocratie, si c'était pour en arriver là où nous sommes aujourd'hui sur ce plan ?

La récente démarche du Ministre de l'intérieur pour rayer 15 partis qui n'auraient plus de visibilité et qui seraient minés par des dissensions internes, est précisément contraire  à l'article 25 de la feuille de route convenue entre acteurs politiques, lors de l'atelier de mars 2013 à Bujumbura. L'article va dans le sens d'encourager la réunification des partis, afin d'éviter la multiplication de petits partis et la dispersion de leurs maigres moyens.

Depuis quelques mois, les différentes ailes du FNL sont en tractation, en vue d'une entente  pour se réunir autour du président Rwasa. Ainsi, contrairement à une certaine opinion qui lui prête de bonnes intentions, C'est précisément  pour empêcher cette unification que le ministre est rapidement intervenu, en violation  de  cet article  de la feuille de route  qu'il a pourtant signé au nom du gouvernement. Cependant, Cette manœuvre est vouée à l'échec car ce n'est pas le parti comme tel qui compte, mais plutôt les militants qui le composent. Le ministre pourra donc rayer, à sa guise, certains partis, mais ne pourra pas empêcher leurs membres de se mettre ensemble.

Le président du FNL légitime, RWASA Agathon a récemment montré clairement sa volonté de procéder à l'unification de son parti, redonnant ainsi espoir à ses millions de partisans. On se rappellera en effet, que lors de sa réapparition officielle à Bujumbura, le 6 Août 2013, le président du FNL dont chacun a pu constater que sa popularité est restée intacte, a prôné d'emblée le retour au bercail de tous les cadres et militants FNL, proclamant que tous seront accueillis à bras ouverts. Le même message a été réitéré à plusieurs reprises, notamment dans les médias et  surtout lors du récent atelier du 2 7 au 29 novembre 2013 , initié par le BNUB à Bujumbura.

Ainsi, je suis particulièrement bien placé pour vous confirmer que le président RWASA a été suivi et qu'il tient parole. Des milliers de militants FNL intimidés, désabusés, disséminés dans les différents petits partis de label FNL ou tout simplement manipulés, sont entrain de revenir massivement. On prendra pour exemple les 67 000 signatures récoltées en un temps record, la déclaration d'allégeance à RWASA de nombreux cadres désertant le FNL "NYAKURI ou gouvernemental, d'autres cadres et militants qui reviennent plus discrètement, craignant pour leurs positions actuelles ou tout simplement pour leur intégrité.

A à ce rythme, et sachant que d'autres militants issus d'autres partis  y compris ceux du parti au pouvoir, demandent  à intégrer les rangs du FNL légitime, il est clair que  d'ici fin 2014, le parti de RWASA se retrouvera en pôle positon pour les élections de 2015. Nul ne pourra s'opposer à un tel mouvement de masse car, la stratégie de persécuter le leader du FNL n'a fait qu'augmenter sa popularité, tant sur le plan national que le plan international.

Pour finir, je dois dire que dans un climat politique Burundais pré électoral qui risque d'être un peu agité, les coalitions ne sont pas un luxe, car l'union fait la force à tous points de vue. J'en profite aussi pour encourager les cadres FNL ou autres qui hésitent encore, de suivre leurs militants, en répondant, rapidement et sans conditionnalités, à l'appel du leader historique dont je salue en passant l'esprit d'ouverture et de réalisme politique.

Par Anatole Bacanamwo, ex secrétaire général du FNL Iragi rya Gahutu