@rib News, 13/02/2014

● Politique

- L’Assemblée nationale et le Sénat viennent d’approuver ce jeudi soir le nom de Prosper Bazombanza (photo) au poste de Premier Vice-président de la République en remplacement de Bernard Busokoza, limogé par le Chef de l’Etat. Un député du Frodebu Nyakuri avait voulu en vain savoir pourquoi la formation politique du candidat n’est pas venue le soutenir. Le nom a été approuvé à 82 sur 84 votants, dont 5 procurations. Les Députés issus du parti Frodebu Nyakuri ont voté contre cette candidature. Tous les Parlementaires issus du parti Uprona n’avaient pas répondu à la séance sauf Bonaventure Niyoyankana qui a même approuvé la candidature. Ajoutons aussi que les anciens chefs de l’Etat qui siègent normalement au Sénat n’étaient pas présents. Rappelons aussi que Prosper Bazombanza est natif de Mwaro et travaillait jusqu’à présent à la CNTB. Il avait été à la tête de la province Mwaro de 2008 à 2011. [rtnb/rtr/isanganiro/rpa/bonesha]

- Le député Jean Minani président du parti Frodebu-Nyakuri fait savoir que sa formation politique deait voter contre cette candidature. Selon lui, ce n’est pas un bon candidat à ce poste. En effet, il a trouvé que son Curriculum vitae est presque vierge. De plus, il affirme que sa formation politique ne pouvait pas soutenir une candidature qui n’est pas soutenue par sa propre formation politique dont il se réclame. Selon lui, dans ce genre de situation, il faut des gens compétents et qui sont soutenus. [bonesha/rtr/isanganiro/rpa]

- De son côté, le député Charles Nditije trouve que désormais le pouvoir en place a opté pour l’usage de la force. Selon lui, il est inédit qu’une candidature soit validée en l’absence des membres de sa formation politique. Selon lui, cela montre que Bazombanza vient travailler pour le compte du parti CNDD-FDD qui l’a mis en place. De plus, il affirme que cela montre qu’au sein du parti Uprona il n’y a pas de problèmes, mais que c’est le parti CNDD-FDD qui les crée, les instrumentalise et les monte de toutes pièces. Il voit aussi que cela s’inscrit dans la logique selon laquelle le ministre de l’Intérieur vient de décider l’interdiction d’une réunion du comité central du parti Uprona qui était prévu ce dimanche. [bonesha/isanganiro/rpa]

- Madame Concilie Nibigira vient d’affirmer que c’est bien elle l’expéditrice de la liste parvenue hier à la présidence de la République pour lui présenter les candidats au poste de Premier Vice-président et aux postes des trois ministres démissionnaires issus du parti Uprona. Selon elle, ce ne sont pas les compétences et les disponibilités qui manquent au sein du parti Uprona. Se gardant de livrer les noms envoyés à Pierre Nkurunziza, elle affirme toutefois que l’important est que ce soit des membres du parti Uprona. [isanganiro/bonesha/rpa]

- Le comité central du parti Uprona a aussi adressé une liste de noms au Président de la République pour qu’il choisisse parmi eux le premier Vice-président de la République. Dans une correspondance signée conjointement par le député Charles Nditije et le professeur Evariste Ngayimpenda qui ont été désignés par le comité central pour diriger le parti Uprona, il est fait mention des noms des députés Bernard Busokoza, Yves Sahinguvu et Bonaventure Gasutwa. Ainsi, les signataires demandaient au Chef de l’Etat de choisir parmi ceux-là son futur premier vice-président. En outre, la même correspondance fait savoir qu’ils ont décidé de fournir cette liste séparée de celle des futurs ministres puisque le Premier vice-président collabore avec le président de la République dans la mise en place du Gouvernement conformément à l’article 108 de la Constitution. Ainsi, elle affirme que les autres noms vont être choisis en concertation avec le nouveau Premier vice-président une fois nommé. Le député Charles Nditije fait savoir qu’ils ont voulu fournir cette liste dans les délais voulus par le président de la République afin de poursuivre par après la résolution des problèmes internes de ce parti.  Il ajoute aussi que Madame Concilie Nibigira n’est pas du tout compétente pour fournir les noms parmi lesquels serait choisi le Premier Vice-président puisqu’elle a été suspendue de ce parti par le comité central. Il qualifie donc cette démarche d’escroquerie politique. [isanganiro/rtr/bonesha/rpa]

- Les femmes du parti Uprona réunies au sein de l’UFB dans la Mairie de Bujumbura dénoncent le comportement de Madame Concilie Nibigira de continuer à semer le désordre dans le parti de Rwagasore. Selon la présidente de cette union dans la Mairie de Bujumbura, ce qu’elle est en train de faire n’engage qu’elle seule puisqu’elle a été suspendue par le comité central du parti Uprona pour une période de 6 mois et de ce fait ne représente personne. Gaudence Nibogora demande aux femmes de cette union de rester unies autour du comité central du parti Uprona pour le défendre et le soutenir, et aux autorités administratives, elle demande de laisser les partis politiques, en particulier l’Uprona, travailler librement et trouver des solutions à ses propres problèmes. [isanganiro/bonesha/rpa/rtr]

- Rwasa Agathon, qui se réclame toujours président du parti FNL, constate que le ministre de l’Intérieur s’est rétracté en affirmant que c’est Madame Concilie Nibigira qui est patronne du parti Uprona. Il trouve que le pouvoir en place, plus particulièrement le ministre de l’Intérieur, devrait se ressaisir et faciliter les réunifications des partis politiques déjà divisés au lieu de faciliter plutôt des divisions interminables. Selon lui, ils devraient laisser les autres partis politiques travailler comme le parti CNDD-FDD est en train de travailler dans la tranquillité totale. Il constate que tôt ou tard, cette situation pourra engendrer une impasse politique et demande ainsi de couper court avec le tronçonnage des partis politiques. Selon lui, ceux qui s’adonnent aux divisions des partis politiques vont se diviser eux-mêmes quand il n’y aura plus de partis politiques à diviser. De même, il fait constater que les noms fournis par Madame Concilie Nibigira pour entrer au Gouvernement ne sont pas légitimes puisque sans aucun fondement légal. Il trouve que ces personnes ne seront pas des personnes dignes de ces places vu même que celle qui les a fournis a refusé de les révéler. Enfin, il se demande ainsi ce que sera 2015 si la situation en reste là. [rpa/bonesha]

- Le FORSC trouve quant à lui qu’il n’y a pas raison à ce que deux listes différentes soient fournies pour le compte d’un seul parti politique par deux organes distincts qui se réclament tous représentant le même parti. Selon le délégué général de ce forum, le président de la République doit être vigilant afin de collaborer avec les organes légitimes du parti Uprona. Vital Nshimirimana trouve donc que c’est le Député Charles Nditije, représentant le comité central de l’Uprona qui est légitime vu que Concilie Nibigira a été suspendue par ce comité central pour une période de 6mois. [isanganiro/rpa]

- L’ADC-Ikibiri constate que le Burundi est dans une période de crise institutionnelle. Selon le président de cette coalition de l’opposition, cela nous amène dans une situation délicate suite à la tension entre le parti CNDD-FDD et son partenaire l’Uprona. Léonce Ngendakumana précise que l’ADC-Ikibiri a été mise en place pour dénoncer ce qui n’allait pas bien au sein des institutions et qu’il ne peut pas se taire. Il trouve que le parti CNDD-FDD veut à tout prix la modification de la Constitution pour permettre à Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat en 2015 après avoir fait tomber en désuétude les accords d’Arusha. Il ajoute que ce parti est prêt à user de la force pour y arriver mais qu’il s’agit d’une voie suicidaire pour le Burundi. Il demande donc à toute personne qui se sent démocrate de dénoncer cette démarche et gonfler ainsi le courant des démocrates. A la communauté internationale, il supplie de suivre ce qui se fait dans le pays. [isanganiro/rpa/rtr]

- Un spécialiste du langage trouve que la sortie d’hier du porte-parole adjoint du président de la République annonçant la réception par la présidence d’une liste en provenance du parti Uprona de ceux qui siégeront au gouvernement est un cas typique de la manipulation politique. Selon le professeur Gertrude Kazoviyo, c’est la première fois que la présidence d’un pays annonce qu’elle est en train de traiter des dossiers de ceux qui vont entrer au Gouvernement. Elle trouve que le service qui prônait la confidentialité a été le premier à briser cette valeur et constate que cette communication politique visait à exercer une certaine pression sur le comité central de l’Uprona afin de le contraindre à négocier avec la partie qui a fourni les noms en question. [bonesha]

● Droits de l’Homme

- L’association Reporters Sans Frontières vient de publier son rapport annuel dans lequel elle dénonce des conditions de travail des journalistes dans certains pays suite à la situation qui prévaut dans ces derniers. Le Burundi est classé 142^ème sur un total de 177 pays concernés par ce rapport. Cette mauvaise place est due à certains textes régissant le métier de journalisme qui sont jugés contre la constitution du pays malgré les cris de uns et des autres avant leur promulgation. Le rapport cite ainsi certains articles de la loi sur la presse au Burundi qui sont déclarés contraires à la Constitution et d’autres qui ne sont pas cités mais qui sont contre le texte fondamental. Il s’agit surtout de l’exigence pour les journalistes d’un certain niveau d’étude en journalisme et le fait de leur contraindre, dans certaines conditions, de révéler leurs sources d’informations. [rpa]

● Société

- Le service de la deuxième vice-présidence de la République demande aux personnes qui ont perdu les leurs lors des inondations de dimanche dernier de venir depuis ce jeudi dans une séance d’identification des corps rassemblés dans les différentes morgues des hôpitaux de la capitale Bujumbura. Melchior Simbaruhije affirme que ceux qui ne seront pas identifiés seront enterrés ce samedi 15 février 2014. [isanganiro/rtr/rtnb/bonesha/rpa]