BBC Afrique, 9 mars 2014 Burundi : la police blesse des opposants Au moins 12 militants du MSD, un parti d’opposition burundais, ont été blessés samedi dans des heurts avec la police. D’autres militants du même parti ont été arrêtés, selon des témoins et des officiels burundais cités par l’agence Reuters. Les policiers, partis libérer deux de leurs collègues séquestrés par des militants du MSD, ont tiré des balles réelles. Les deux agents de police séquestrés tentaient de disperser un meeting du MSD.
Quinze personnes ont été blessées, selon des témoins. Hermenegilde Harimenshi, un porte-parole de la police, a indiqué que 20 autres ont été arrêtées pour refus d’obtempérer à l’interdiction du meeting du MSD. Ces heurts font croître l’incertitude relative à l’élection présidentielle prévue en 2015, au Burundi. La Commission des droits de l’ONU s’est inquiétée de la montée des atteintes aux libertés individuelles, au Burundi, où des jeunes du parti au pouvoir et des éléments de la police sont accusés d’avoir commis de nombreux actes de violence. La commission onusienne a aussi dénoncé l’interdiction des meetings de l’opposition. Les atteintes à la liberté de réunion pourraient restreindre l’espace public et, par voie de conséquence, les élections de 2015, a déclaré Navi Pillay, la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme. En dépit de la relative stabilité du pays, depuis la réélection de Pierre Nkurunziza en 2010, des associations de défense des droits de l’homme signalent de nombreux assassinats politiques. Ils dénoncent l’intimidation de l’opposition et les atteintes à la liberté d’expression. Des responsables de l’UPRONA, un parti dirigé par des Tutsis, accusent le président Nkurunziza, un Hutu, de vouloir modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir. Des accusations auxquelles Nkurunziza n’a pas encore réagi. Le Burundi a connu une guerre civile de 12 ans, qui a pris fin en 2005. |