@rib News, 22/04/2014

● Sécurité

- Une panique générale a embrasée la population de la ville de Bujumbura le soir de ce lundi. En effet, vers 22h de ce lundi, une fumée s’est dégagée de certains bureaux de la Banque de la République du Burundi. Ainsi, au contact de cette fumée, le système automatique d’alarme a aussitôt raisonné et les sentinelles ont immédiatement cru à un incendie et ont immédiatement appelé au secours des autorités. Les forces de l’ordre munies de leur véhicule anti-incendie sont vite arrivées sur les lieux de même que certains hauts cadres de la BRB ainsi que la population en grand nombre pour s’enquérir de la situation.

Pendant plus de trois heures, la situation était imprécise. Après ce constat, les autorités présentes se sont rendues à la RTNB pour délivrer un message d’apaisement. Mais, elles ont annoncé que ce que certains médias étaient en train de faire vivre à la population n’était pas vrai et qu’il n’y avait pas d’incendie à la BRB. En effet, le gouverneur de la BRB a annoncé qu’il s’agissait d’une fumée qui a échappé des incinérateurs quand les travailleurs de la BRB étaient en train de brûler les billets usés. [rtnb/isanganiro/bonesha/rtr]

-  Dans une conférence de presse animée ce mardi matin, le gouverneur de la BRB a répété que la fumée qui s’est dégagée hier soir dans les bureaux de la BRB était celui provenant des incinérateurs lors de la destruction des billets usagés. Jean Ciza précise toutefois qu’il y a eu une faute de la part des sentinelles qui n’étaient pas au courant de cette opération. Mais, il admet tout de même que la fumée qui a provoqué la réaction du système d’alarme avait perdu sa trajectoire ordinaire. Il a admis aussi qu’il n’avait pas encore entendu des rumeurs faisant état d’une opération de mettre feu à cette institution comme une certaine opinion le soupçonnait déjà. La situation était pourtant calme ce matin à la BRB et les travailleurs de cette institution vaquaient normalement à leurs activités. [rtnb/isanganiro/bonesha/rtr]

- Le Conseil National de la Communication a dénoncé ce qu’il a qualifié d’exagération de la part de certains médias locaux qui ont immédiatement travaillé presque en synergie pour transmettre à la population ce qui se passait à la BRB. Selon le porte-parole de ce conseil, les médias ont exagéré dans leur travail en fournissant des informations qui ne tranquillisent pas la population. Papien Ruhotora estime que ceux qui ont affirmé que la BRB est en train de prendre du feu ont commis une faute de diffuser une information non vérifiée et qui s’est par la suite avérée fausse. [rtnb/isanganiro/bonesha/rtr]

- L’association burundaise des radiodiffuseurs constate avec amertume les propos du CNC. Le président de cette association trouve qu’il est inconcevable que celui qui a crié au secours soit taxé ainsi alors que la population burundaise et même les étrangers ont le mal des incendies. Vincent Nkeshimana dit en outre ne pas comprendre la réaction brusque du CNC contre les journalistes alors que certaines autorités de la BRB et la police anti-incendie étaient tous présents sur les lieux. Il se demande alors ce que tout ce monde venait faire si la situation était plutôt normale. Il constate néanmoins que le porte-parole du CNC se fait passer pour celui de la BRB et regrette le fait que les autorités qui étaient sur place n’ont pas voulu s’exprimer à ce sujet alors que les journalistes étaient présents. Mais, dans un communiqué sorti plus tard, le CNC demande aux autorités détentrices d’une quelconque information de la donner à la population en temps utile. [rpa/bonesha/isanganiro]

- Une personne a été tuée la nuit de ce lundi à mardi sur la colline Gasenge de la commune Kigamba de la province Cankuzo. Selon l’administrateur communal de Kigamba, la victime, une femme, a été égorgée par son mari qui était rentré très tard dans la nuit. Elle a succombé sur le champ et le présumé auteur du fait a été immédiatement arrêté et est détenu au cachot de la police. Les mobiles de cet acte ne sont pas encore connus. [rtnb/rpa]

- Certains membres du parti FNL proches d’Agathon Rwasa dans la commune Rumonge de la province Bururi se disent menacés quant à leur sécurité et affirment ne plus dormir chez eux. En effet, ils affirment qu’ils sont sur une liste de 7 personnes y compris le journaliste de la RSF Bonesha fm dans cette province, liste qui aurait été dressée à la permanence communale du parti CNDD-FDD. Ils affirment qu’ils sont accusés d’avoir travaillé avec ce journaliste et le BNUB pour donner les informations concernant la distribution des armes aux Imbonerakure dans cette commune. Ils ajoutent que des tentatives de leurs arrestations ont échoué grâce à certains membres du CNDD-FDD qui leur ont signifié ce plan à l’avance. La police affirme qu’elle est allée chercher un de ces personnes à son domicile sans l’y trouver sans toutefois préciser le motif de cette recherche. Le représentant du parti CNDD-FDD dans cette commune dit ne pas être au courant de cette liste encore moins ce plan d’arrestation. [isanganiro]

● Politique

- Le forum permanent de dialogue des partis politiques au Burundi a tenu une réunion ce dimanche. Dans cette rencontre, le président du parti CNDD-FDD a fait savoir qu’il a enjoint aux administrateurs communaux issus de ce parti de dresser une fiche d’identification des partis politiques autres que le parti au pouvoir œuvrant dans leurs communes respectives. Le député Pascal Nyabenda a estimé que cette fiche leur permettra de bien suivre l’évolution de son parti face aux autres. Cette annonce n’a pas du tout plu aux autres membres des partis politiques présents ou non dans cette réunion. En effet, le parti MRC Rurenzangemero trouve que cette opération est inédite dans un pays démocratique. Le porte-parole de ce parti trouve par ailleurs qu’il s’agit d’une ingérence dans le travail des autres partis politiques. Juvénal Ngorwanubusa demande aux autorités de ce pays de ne pas permettre un tel travail. [bonesha/rtr]

- Selon le président d’une aile du parti UPD Zigamibanga, le travail que le président du parti au pouvoir a demandé aux administrateurs communaux issus du CNDD-FDD d’effectuer en dressant une fiche d’identification des autres partis politiques autres que le parti au pouvoir ne peut en aucun cas être l’apanage des administratifs. Chevineau Mugwengezo constate que suite aux abus commis par le parti CNDD-FDD au sein de la population, ce dernier est désormais en perte de vitesse et se trouve ainsi dans l’impossibilité de savoir ceux qui sont toujours derrière ce lui ou ceux qui ont déjà rejoint d’autres partis politiques ou encore ceux qui affichent une neutralité face aux partis politiques. Il a profité de cette occasion pour affirmer que même si le ministre de l’intérieur ne le reconnaît pas comme président du parti UPD Zigamibanga, l’essentiel est qu’il est reconnu par les membres de ce parti. [bonesha/rtr]

- Le parti Uprona, aile non reconnue par le ministre de l’Intérieur, fait savoir que cette opération organisée par le parti au pouvoir témoigne d’une confusion de rôle de la part de ce responsable du parti au pouvoir. Le porte parole de ce parti estime que quand bien même ces administratifs sont issus du parti CNDD-FDD, ils ne sont pas à la sole des seuls membres de leur parti, mais de tous les habitants de leurs circonscriptions respectives y compris ceux de l’opposition. Ainsi, Tatien Sibomana considère qu’une telle action est sans fondement puisque le président du CNDD-FDD n’a pas le droit de donner des ordres ou injonctions aux administrateurs communaux. Il a profité de cette occasion pour annoncer que Concilie Nibigira ne tire sa légitimité de nulle part et de ce fait, ne peut pas brandir la légalité de son poste de président du parti Uprona. [bonesha/rtr]

- L’intolérance politique continue de se faire remarquer dans le pays. En effet, les jeunes des partis CNDD-FDD et MSD se sont affrontés l’après midi de ce lundi à la 5ème transversale de la commune Gihanga dans la province Bubanza. Selon des sources sur place, les jeunes du MSD qui rentraient chez eux ont été interceptés par ceux du CNDD-FDD qui étaient en compagnie d’un des élus collinaire qui, selon les jeunes du MSD, possédait un fusil de type pistolet. Un de ces jeunes du MSD a été arrêté par ces Imbonerakure et une bagarre a éclaté. Deux jeunes du MSD et 4 Imbonerakure ont été blessés lors de ces affrontements. Les policiers venus en intervention de même que l’administrateur communal de Gihanga affirment qu’ils n’ont pas vu le fusil dont parlent les jeunes du MSD. Le matin de ce mardi, les jeunes du MSD ont séquestré le bureau de la brigade à Gihanga pour réclamer l’arrestation de ces Imbonerakure qui ont semé le désordre. L’OPJ qui les a accueillis a pourtant estimé qu’il ne peut pas délivrer des mandats d’arrêt alors qu’il vient d’entendre une seule partie au litige et a ainsi délivré des convocations, chose que ces jeunes du MSD n’ont pas acceptée. Les organisations de la société civile à Gihanga s’inquiètent du comportement des jeunes du MSD et du CNDD-FDD dans cette commune qui s’affrontent régulièrement. Elles demandent aux politiciens responsables de ces formations politiques d’être plus près de leurs membres surtout les jeunes. [bonesha/rtr/rtnb/rpa/isanganiro]

● Justice

- L’ancien président de la République et sénateur trouve que le parti CNDD-FDD devrait du moins intégrer les anciens chefs d’Etat encore en vie dans le processus de réconciliation des Burundais. Selon Sylvestre Ntibantunganya, le président Jean Baptiste Bagaza qui a dirigé le pays pendant 13 ans, le président Buyoya qui a emmené le pays dans le multipartisme, lui-même qui a dirigé le Burundi durant une période critique ainsi que Domitien Ndayizeye qui a négocié le cessez-le-feu avec les groupes rebelles y compris le CNDD-FDD ont sûrement une contribution à donner. Il constate néanmoins que le projet de loi sur la CVR ne mentionne le rôle d’un quelconque parmi ces derniers. Ainsi, il demande aux sénateurs de prendre les responsabilités en mains et de faire une étude minutieuse de ce projet de loi afin de voter un texte qui définit le rôle de chaque Burundais dans ce processus. Il fait remarquer que l’essentiel est de voter un texte qui rassure les intérêts supérieurs de la Nations afin de ne pas léguer aux petits fils et filles de ce pays les maux que les générations actuelles ont vécus. [bonesha/rtr/rpa]