@rib News, 12/06/2014

● Justice

- Le président du syndicat des magistrats du Burundi (SYMABU), accusé d'usurpation de fonction, a comparu hier à la Cour d’appel de Gitega. Jean Pierre Munyembari (photo) est arrivé à midi et demi à cette juridiction mais a été accueilli vers 16h par le procureur de la République près la cour d’appel de Gitega. Pendant près de 3h, il a été entendu sur la tenue et les conclusions d’un congrès du SYMABU qui a mis en place ses organes dirigeants. Il affirme que c’est un autre procès verbal de cette réunion que celui dressé par les magistrats qui a servi pour l’accuser d’usage de faux en écriture. Il demande au ministre de la Justice d’abandonner ses manœuvres visant à détruire le SYMABU puisque les magistrats sont tranquilles étant donné qu’ils ont mis en place des organes en qui ils ont confiance. [isanganiro]

- Le SYMABU s’insurge contre l’attitude du ministre de la justice de vouloir muter les magistrats qui osent faire des déclarations au grand jour au profit de leur syndicat. Le vice-président de ce syndicat affirme que le ministre tient des réunions avec les chefs de services et lors de ces réunions, il tient des propos d’intimidation à l’endroit des magistrats et surtout à leurs représentants élus. En effet, Aimable Ntaconzoba précise que le ministre a affirmé que celui parmi les responsables du SYMABU qui fera une déclaration publique le paiera puisqu’il ne sera plus capable de le refaire. Il estime que dans la logique de ces intimidations, le secrétaire de ce syndicat a été la victime d’avoir lu le communiqué dénonçant l’attitude de Pascal Barandagiye vis-à-vis du syndicat des magistrats.

En effet, Désiré Nzigamasabo, alors juge au tribunal de grande instance de Kayanza, vient d’être muté vers la province judiciaire de Rutana où il a été nommé directeur adjoint de la prison de cette province. Les magistrats interprètent cette mutation comme une sanction du moment que ce magistrat était au rang des juges de la cour d’appel vu son ancienneté. Selon lui, il est de surcroît inconcevable qu’une personne nommée par décret présidentiel soit nommée à un autre poste par ordonnance ministérielle et qui plus est, pour occuper une fonction occupée normalement par des sous-officiers de la police nationale.

Il trouve par ailleurs que ce climat malsain a commencé alors que les magistrats étaient en train de réclamer le rapport final des états généraux de la justice qui se sont tenus à Gitega l’année passée. Le porte-parole du ministre de la justice trouve de son côté que cette mutation s’inscrit dans les prérogatives du ministre de la justice qui contrôle par ailleurs le fonctionnement des prisons. [rpa/bonesha/isanganiro/rtr]

- Le FORSC trouve que la population burundaise devrait continuer à soutenir le président de l’APRODH dans ces moments où il est incarcéré à la prison centrale de Mpimba. Le président de ce forum estime que même celui qui ne l’a pas encore fait devrait le faire pour ce vendredi en portant des habits verts ou tout le moins présentant une couleur verte dans son ensemble. Vital Nshimirimana demande aussi à toute personne qui le désire de ne pas oublier de venir signer la pétition qui a été rédigée pour demander des enquêtes concernant une probable distribution des armes à certains jeunes du parti au pouvoir de même que sur les entraînements para militaires dont bénéficieraient certains jeunes burundais sur le sol congolais. Il ajoute que le dernier jour de signature de cette pétition correspondra à une période d’un mois que Pierre Claver Mbonimpa aura passé en prison. [rpa/isanganiro]

● Politique 

- Lors de la clôture de l’atelier sur la signature du code général de conduite pour la bonne tenue des élections de 2015, le ministre de l’intérieur a affirmé que les acteurs politiques qui sont différents des membres des partis politiques ne sont pas encore autorisés à tenir des réunions avec ceux qui leur sont fidèles avant le début de la campagne électorale proprement dite. En effet, Edouard Nduwimana parlait surtout de Rwasa Agathon, Charles Nditije et de Chevineau Murwengezo qui forment actuellement des ailes de leurs partis politiques non reconnues par son ministère. Il a fait savoir que pour participer dans telles réunions, ils doivent soit adhérer à des partis politiques reconnus par la loi, soit se constituer en coalition ou soit encore se présenter comme des indépendants. Pourtant, le communiqué final du BNUB demande aux politiciens présents dans cet atelier de commencer la sensibilisation de leurs membres et surtout les jeunes quant au respect du droit des autres à participer dans un processus électoral paisible. [isanganiro/bonesha]

- L’ancien président du parti FNL trouve que le ministre de l’intérieur ne comprend pas lui-même le contenu de ces affirmations. En effet, Rwasa Agathon estime que la période de deux semaines accordée à la campagne électorale est insuffisante pour celui qui ne fait que commencer le travail de campagne. Selon lui, même le ministre de l’intérieur sait très bien que cela est impossible et voit que si personne n’y va pour semer la terreur ou la haine au sein de la population, il devrait être autorisé à y aller comme il veut. Il voit que le parti au pouvoir continue d’afficher une peur panique des élections de 2015, ce qui peut même conduire à son échec. Il leur demande de compter sur leur force dont ils se ventent toujours pour laisser les autres travailler paisiblement. [bonesha/isanganiro/rtr]

- Le président d’une aile du parti UPD Zigamibanga trouve de sa part que le ministre de l’intérieur est en train d’appliquer la politique de deux poids deux mesures contre les politiciens burundais. Chevineau Murwengezo trouve impossible de se lancer dans la campagne électorale deux semaines avant le début des élections alors que les autres politiciens sont déjà sur terrain. Par ailleurs, il trouve que les jeunes ont besoin de plus de temps pour qu’ils apprennent la notion de cohabitation pacifique puisqu’ils sont plus habiles et motivés. Il dit ne pas ainsi comprendre le changement d’attitude de la part du ministre Nduwimana dans une période de moins de 5 minutes alors que les acteurs politiques avaient déjà estimé que le terrain politique va bientôt être déverrouillé et que c’est cela même qui a fait qu’ils signent le document sans problèmes. [bonesha]

● Sécurité

- Arrestation de 4 personnes accusées d’avoir malmené les membres du parti Sahwanya Frodebu Nyakuri sur la colline Kinanira de la commune Giteranyi en province Muyinga le week-end dernier. Parmi les personnes arrêtées figurent le chef de colline Kinanira et un de ces collaborateurs. La police a indiqué qu’elle est à la recherche des autres personnes ayant participé dans ces actes mais elle assure que 5 d’entre elles seraient déjà parties pour la Tanzanie pour s’y refugier.

Rappelons que samedi dernier, un véhicule de type NOAH transportant des membres du parti Sahwanya Frodebu Nyakuri dont le président de ce parti dans la province de Muyinga et une ancienne député de ce parti a été intercepté par des membres du parti au pouvoir sur la colline Kinanira. Le véhicule a été endommagé alors que les occupants ont été malmenés durant un bon bout de temps. Le président du parti Frodebu Nyakuri dans cette province affirme qu’il a porté plainte contre l’administrateur communal de Bugabira pour son rôle dans ces incidents. Ce dernier nie toute implication dans cette affaire tout en déplorant ce comportement et en demandant à la justice de faire son travail. [bonesha/rpa/isanganiro/rtnb]

- Les commerçants du marché de Rumonge vivent dans une insécurité totale dans ces derniers jours. Selon des sources sur place, ils vident leurs stands vers 16h chaque jour et cachent leurs marchandises dans les maisons environnant le marché ou chez eux à la maison et cette attitude s’est faite remarquer surtout après l’incendie du marché de Kayanza. Ils affirment qu’ils ont entendu que c’est le tour de ce marché de Rumonge d’être brûlé et disent qu’ils ne veulent pas que leurs marchandises prennent feu. Ils demandent ainsi l’autorisation de remplacer les planches qui constituent leurs kiosques par des briques cuites et d’y mettre des portes et fenêtres en fer afin de protéger plus ou moins leurs marchandises. La police de protection civile et l’administration communale trouvent fondées les inquiétudes de ces commerçants. Mais l’administrateur communal affirme que cette question pourra être résolue par le conseil communal convoqué à cet effet. [bonesha/rpa]

- Une femme d’une soixantaine d’années a été tuée sur la colline Tangara de la commune Butihinda en province Muyinga la nuit de ce mercredi à jeudi. Selon des sources policières, elle a été attaquée à son domicile par des personnes armées de gourdins et de couteaux qui l’ont sérieusement blessée au niveau de tout son corps. Elle ajoute aussi qu’elle a commencé des enquêtes pour déterminer les circonstances, les motifs et les auteurs de cette tuerie. Mais, des conflits fonciers seraient à l’origine de ce massacre. [rtnb/isanganiro/bonesha/rpa]

- Deux personnes ont été tuées sur la colline Rangira de la commune Bukinanyana en province Cibitoke la nuit de ce mercredi à jeudi. Selon des sources en provenance de cette colline, des personnes armées de gourdins, de couteaux et de machettes ont attaqué la famille d’un certain Gikunga et l’ont battu et blessé à mort de même que sa femme. Tous les deux sont morts après le départ des malfaiteurs et les enfants en bas âge n’ont pas pu alerter les voisins. Selon la police, des conflits fonciers seraient à l’origine de ce double meurtre puisque cette famille attaquée devrait procéder au partage de la propriété foncière familiale dans les jours qui viennent et que cette propriété faisait souvent objet de litige entre les frères. Elle ajoute que des enquêtes sont en cours dans le but de déterminer les auteurs de cet assassinat. [bonesha/rpa/rtnb/isanganiro]

- Le marché du centre de Bugenyuzi dans la province de Karusi a pris feu la nuit de ce mercredi à jeudi et les marchandises qui s’y trouvaient ont presque toutes été brûlées. Selon les informations recueillies sur place, le feu s’est déclenché vers minuit de ce mercredi et puisque le marché était fermé, certains commerçants qui habitent près de ce dernier ont pu sauver certaines marchandises avant qu’elles prennent feu. De même, les voleurs en ont eux aussi profité pour voler dans les kiosques qui n’avaient pas encore été attaqués par le feu. L’origine de ce feu n’a pas encore été connue mais, 3 veilleurs de ce marché ont été arrêtés et subissent des interrogatoires à la police.

Les commerçants de ce marché sont dans la désolation totale du moment que ce marché avait déjà pris feu au mois de septembre 2013 et qu’ils avaient contracté des crédits pour redémarrer leurs activités. Ils pensent que les kiosques de ce marché tous construits en planches ont contribué à la propagation rapide du feu. Ils chiffrent à plus de 100.000.000FBu les pertes causées par cet incendie et demandent l’intervention de toute personne bienfaitrice pour qu’ils puissent continuer à travailler afin de faire vivre leurs familles. [bonesha/rpa/rtnb/isanganiro]

- L’administrateur communal de Bugenyuzi trouve qu’il s’agit d’une perte énorme pour la commune qui récoltait mensuellement plus de 3.000.000FBu de taxes dans ce marché qui vient de prendre feu. Il demande à toute personne capable de donner sa contribution pour que la commune puisse monter d’autres projets de développement afin de compenser cette perte. Il demande aussi au projet PTPCE qui avait déjà gagné le marché de construction d’un marché moderne à Bugenyuzi d’accélérer les travaux afin qu’un lieu de négoce soit disponible dans les meilleurs délais. [bonesha]

- Le syndicat général des commerçants s’indigne de cette nouvelle incendie qui s’est déclanché cette nuit dans le marché de Bugenyuzi en province de Karusi. Le président de ce syndicat remercie les commerçants en général et la population en particulier qui ont pu aider à éteindre le feu et sauver quelques marchandises. Audace Bizabishaka leur demande de mettre en place un comité de crise pour essayer de gérer la situation ensemble. Il demande aux commerçants en général dans tout le pays de mettre sur pied des systèmes de prévention des catastrophes dans les marchés et des comités de surveillance pour essayer d’éradiquer ce phénomène qui devient de plus en plus fréquent. Il affirme aussi que les inquiétudes des commerçants du marché de Rumonge sont fondées et que des mesures appropriées devraient être prises. [bonesha]

● Société

- Alors que l’université du Burundi commémore le 19ème anniversaire des massacres d’étudiants de cette institution, le FOCODE estime que cette période est trop longue pour les familles de victimes qui n’ont pas encore connu la vérité sur la disparition des leurs. Le vice-président de ce forum constate qu’il devrait y avoir des enquêtes afin d’établir les responsabilités dans ce carnage. Denis Ndayishemeza trouve que connaître la vérité sur ce qui s’est passé lors des différentes crises que notre pays a connues est la seule manière pour que les Burundais se réconcilient effectivement. Il a ainsi exprimé la préoccupation de cette organisation concernant la CVR qui, selon lui, sera contraire aux aspirations des négociateurs d’Arusha, de la population qui s’est exprimée lors des consultations nationales à ce sujet ainsi que l’accord entre les Nations Unies et le gouvernement burundais. Il demande donc à l’assemblée nationale d’être très stricte afin d’élire des commissaires pouvant surmonter les aspirations contraires à la volonté populaire.

De son côté, l’association AMEPCI Girubuntu trouve que les victimes de ces tueries fratricides doivent être connues afin que les auteurs soient punis eux aussi. Aloys Batungwanayo précise que certaines victimes et certains bourreaux sont déjà connus et que  ce n’est que l’ultime moment de les dévoiler qui traîne à arriver. Le Recteur de cette université a affirmé qu’il va demander la permission d’ériger un monument en mémoire de ces étudiants. [bonesha/rtnb/rpa/rtr/isanganiro]

- Le journal Iwacu a fêté ce mercredi ses six ans d’existence. Lors des cérémonies organisées à cet effet, le directeur de ce journal a tenu à remercier tous ceux qui se donnent corps et âme pour les aider à publier les informations surtout ceux qui les aident dans les imprimeries. Antoine Kaburahe a demandé aussi aux journalistes de travailler sans crainte et de respecter la loi et la déontologie professionnelle de ce métier et de ne pas avoir peur des intimidations s’ils sont convaincus qu’ils travaillent dans la vérité. L’ambassadeur des Etats-Unis invité dans ces cérémonies a demandé au gouvernement de protéger sans cesse la liberté de la presse et de faire en sorte que les journalistes travaillent dans la plus grande liberté puisqu’ils ne sont pas des personnes à persécuter suite à leur métier. [bonesha/rpa/rtnb/rtr/isanganiro]