@rib News, 19/06/2014 Pancrace CIMPAYE Bruxelles, le 19 juin 2014 Royaume de Belgique. A son Excellence Monsieur Pierre Nkurunziza Président de la République du Burundi A Bujumbura Avec les assurances de ma très haute considération Objet : Lettre ouverte pour la libération De Pierre Claver MBONIMPA. Excellence Monsieur le Président,
Au nom du Groupe de Réflexion sur l’Avenir Démocratique, Economique et Social du Burundi (GRADES-KAZOZA), j’ai l’honneur de m’adresser à votre haute autorité afin de me joindre aux nombreuses voix qui vous demandent de relaxer le Président de l’APPRODH, l’Honorable Pierre Claver Mbonimpa. La détention arbitraire de cet éminent défenseur des droits de l’homme vous enfonce dangereusement et ternit de plus belle l’image déjà écornée de votre Système. En outre cette détention déboussole le peuple qui vous a soutenu et certains de vos camarades car elle dénature l’objet de votre lutte d’hier, au maquis. Excellence Monsieur le Président, L’Honorable Pierre Claver Mbonimpa, défenseur des opprimés en général et des prisonniers en particulier fait partie des hommes qui ont souffert, hier, de l’oppression ; il fait partie des hommes qui se sont donnés corps et âme pour la naissance d’un Burundi Nouveau, un Burundi juste, un Burundi démocratique, un Burundi, havre de paix, un Burundi réconcilié. Pour ce faire, sa place ne devrait pas être en prison mais plutôt autour d’une table où les convives savoureraient les délices des dividendes de la paix et de la justice « retrouvées » ! Excellence Monsieur le Président, La détention arbitraire de ce digne fils du Burundi qui fait honneur au peuple burundais à travers le monde appelle le questionnement suivant : « Pourquoi cette révolution de Nkurunziza broie-t-elle systématiquement ses fils ? ». Certes l’Honorable Mbonimpa Pierre Claver n’a pas pris les armes avec vous, mais il a donné son fils pour mener le même combat à vos côtés ! Quand vous séquestrez ce vieux sage, dévoué à la cause de tout prisonnier, vous arrive-t-il de vous rappeler qu’il a un fils officier supérieur au sein de vos corps de défense et de sécurité ? Excellence Monsieur le Président, Dans le même ordre d’idée, permettez- moi de vous révéler une question qui est sur toutes les lèvres autour de vous : « Uyumusi Imana yoza ikatubaza iyo Nyangoma ari, iyo Roméo ari, iyo Ndayikengurukiye ari, iyo Manassé ari ,tworya ivyatsi ! Twomaramara ! Ntitworonka iyo dukwirwa ! » (Et si le Seigneur devait nous poser la question aujourd’hui de savoir où est Nyangoma, Où est Roméo (Radjabu) , Où est Ndayikengurukiye , Où est Manassé, nous serions confondus ! Nous aurions du mal à y répondre !). Au crépuscule de votre règne, les camarades qui ont cette préoccupation deviennent de plus en plus nombreux autour de vous. Cette préoccupation qui circule sous le manteau est une bombe à retardement. Dès lors, je vous conseillerais, Excellence Monsieur le Président de désamorcer cette bombe, à temps, en relaxant l’Honorable Pierre Claver Mbonimpa . De la même manière arrêtez de broyer et d’humilier vos compagnons de lutte. La place de ces hommes n’est ni à l’exil ni en prison. Ils ont droit d’avoir la place au soleil. Le grand chantier de la réconciliation nationale passe en priorité par votre capacité de vous réconcilier avec vos compagnons de lutte. Le reste ne serait que de la poudre aux yeux ! Et si d’aventure vous devriez ignorer cette réhabilitation, une force que vous ne soupçonnez pas s’en occupera. Ce jour là, vous ferez appel aux bons offices du président de l’APPRODH, l’Honorable Pierre Claver Mbonimpa. Et vous aurez honte de le fixer dans les yeux ! Mais en bon samaritain, et fidèle à son idéale, Mbonimpa vous viendra en aide. Pour cela vous devriez arrêter de gaspiller sa force et son énergie, car demain vous pouvez en avoir besoin. Vous devriez donc le libérer rapidement ! Excellence Monsieur le Président, Je ne saurais terminer cette lettre ouverte sans une pensée à ces jeunes du MSD condamnés à perpétuité et à ces nombreux militants de l’opposition emprisonnés pour des mobiles politiques. Hier, vous étiez condamnés à mort par le pouvoir que vous combattiez. Il est navrant de réaliser que vous répétez les mêmes traitements d’oppression sur votre peuple. Du coup vous donnez raison à Georges Bernard Shaw qui soutient que « Les révolutions n’ont jamais allégé le fardeau de la tyrannie, elles l’ont seulement transféré sur une autre épaule » Dans l’espoir d’une suite favorable à cette demande de libération de l’honorable Pierre Claver Mbonimpa, je vous prie d’agréer, Excellence, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma considération distinguée. Pour leGRADES-KAZOZA, (Sé) Pancrace CIMPAYE. |