RFI, 11-07-2014 Burundi : la loi durcit les conditions d’agrément des nouvelles églises Au Burundi, pays où les confessions religieuses surtout évangéliques ont poussé comme des champignons au cours des deux dernières décennies, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité mercredi, un projet de loi qui vise à lutter contre cette prolifération. Elle durcit les conditions d’agrément des nouvelles églises, des conditions qui vont s’appliquer également à celles qui existent déjà.
Il est 17 heures à Bujumbura, l’heure consacrée aux chants et louanges, dans cette petite église évangélique de Bwiza, un quartier populaire au cœur de la capitale du Burundi. Le pasteur de cette communauté ne veut pas donner son nom. « On ne sait jamais », explique-t-il dans un rire nerveux. Mais il se dit inquiet, car cette nouvelle loi vient assombrir, selon lui, les perspectives d’avenir pour de nombreuses églises évangéliques du Burundi : « Il y a des points positifs dans cette loi. Mais elle contient aussi beaucoup de dispositions qui seront difficiles à mettre en œuvre pour les églises, surtout les nouvelles églises ». Deux ans pour se conformer à la nouvelle législation La nouvelle loi veut lutter notamment contre les nuisances sonores causées par ces églises. C’est le cas pour cette communauté qui prie dans une sorte de hangar ouvert à tous les vents. Pierre qui habite juste à côté n’en peut plus : « Ça nous dérange énormément. Surtout lorsqu’ils font de la musique comme ça. Ils nous cassent les oreilles et on n’en dort même pas. On n’a pas la paix ». Mais le pasteur de cette communauté n’en pense pas moins : « Il y a beaucoup de bars, de boîtes de nuit où on danse une musique plus forte. Il devrait plutôt y avoir plus d’églises pour que les gens changent. Qu’ils ne pêchent plus, pour qu’il y ait la paix dans ce pays ». Ces confessions religieuses auront 24 mois pour se conformer à la nouvelle loi. |