@rib News, 04/09/2014

Violette, une femme enceinte de huit mois, selon les dires de son mari Merthus, et sa fillette de près de 3 ans sont introuvables et seraient détenues par le Service national des Renseignements (SNR, le service secret de la police présidentielle). Arrêtées jeudi de la semaine dernière, elles ont d'abord été conduites dans les cachots de la Police à Nyanza-Lac, une commune Sud du Burundi, avant d’être déplacée vers un endroit jusqu’ici inconnu.

Violette et Merthus sont d’anciens responsables du parti CNDD-FDD sur la colline Nyabigina, dans la commune de Nyanza-lac, province Makamba. Leur faute, selon le mari de la femme arrêtée, c'est d'avoir quitté les rangs du parti au pouvoir CNDD-FDD depuis 2008 pour être indépendants.

« Je suis secrétaire de Croix Rouge à Nyanza-Lac, je ne suis pas membre d'un quelconque parti. J'ai démissionné du CNDD-FDD en 2008", dit Merthus.

Mais vu ses capacités de mobilisation, les membres du parti au pouvoir dans cette localité ont condamné la décision, lui demandant de retourner au sein de ce parti sous peine de faire face à la colère de l'ancienne rébellion, mais en vain.

Merthus dit qu'il n'est pas le seul à avoir pris cette décision suite notamment aux "décisions injustes" de l'administration, sur la problématique des terres.

La colère de ses anciens camarades semble être arrivé à son point culminant, explique-t-il. Jeudi dernier, le président du parti CNDD-FDD sur sa colline et deux policiers vont fouiller son domicile, sans rien trouver.

Déçus de ne rien trouver dans la maison, les trois hommes ont retourné son jardin, dans l'espoir d'y trouver quelque chose comme arme, mais en vain.

Son épouse Violette sera alors arrêtée en même temps que sa fillette de moins de trois ans et les deux conduites dans les cachots de la police de Nyanza-Lac jusque mardi soir.

Depuis mardi soir, les deux sont introuvables à Nyanza-lac. Cependant, une source de la police de Makamba indique que les deux, de même que d’autres récemment arrêtés à Nyanza-lac en possession d’effets militaires, ont été conduits à Bujumbura par le commissaire de la Police de Makamba.

Aujourd’hui, Violette et sa fillette seraient maintenues dans les cachots du SNR, bien que celui-ci tarde à réagir à cette situation.

Des sources de Nyanza-Lac affirment que l'administration est en train de procéder aux intimidations des membres des partis de l'opposition qui, depuis un certains temps, désertent les rangs du parti présidentiel.

Parmi les déserteurs, on signale ceux qui comme Merthus, préfèrent s'allier à la société civile.

Les grandes causes de ces désertions sont essentiellement les prestations de la commission Nationale des Terres et Autres Biens (CNTB) qui, selon nos sources, spolient des biens des résidents sur bases des procès inéquitables entre rapatriés et résidents. Les résidents accusent la commission d’être corrompue et de ne pas écouter les arguments des résidents, lors de ses procès.

Un autre problème signalé par nos sources, c'est le traitement inéquitable réservé aux membres de ce parti dans cette commune.

Récemment, des mouvements vers les partis de l'opposition,notamment le Frodebu, ont été signalés. D’autres désertions avaient été signalés à la fin de 2013 vers le parti Uprona, avant ses perturbations qui ont abouti à la chasse de Charles Nditije comme président du parti. [JMM]