APA, 10-09-2014 Arusha (Tanzanie) - Le président tanzanien Jakaya Kikwete (photo) ne pourra pas honorer sa promesse de doter son pays d’une nouvelle constitution avant les élections présidentielle et législatives de l’année prochaine, apprend-on mercredi. Le constat a été dressé mardi à l'issue d'une rencontre entre le chef de l'Etat et les responsables des partis politiques. Lors de sa campagne électorale, en 2005, pour son premier mandat à la tête de la République unie de Tanzanie, Kikwete avait promis aux Tanzaniens une nouvelle loi fondamentale.
En mai 2012, alors qu'il était déjà dans son deuxième et dernier quinquennat, le président tanzanien a mis en place une Commission constitutionnelle présidée par l'ancien Premier ministre Joseph Warioba. Le 18 mars dernier, ce dernier a présenté devant l'Assemblée constituante le projet de nouvelle constitution, une compilation des avis recueillis lors des larges consultations menées auprès de toutes les couches de la population sur la partie continentale du pays et dans l'archipel semi-autonome de Zanzibar. Lors de ces consultations, les discussions avaient surtout porté sur le statut de l'archipel au sein de l'union. Selon le projet Warioba, la plupart des personnes interrogées s'étaient prononcées en faveur du retour de l'ancien Etat du Tanganyika, avec le même statut que Zanzibar. Ce qui ferait deux Etats coiffés par le gouvernement fédéral de la République unie de Tanzanie, contrairement à la situation actuelle. Mais, en procédant à l'ouverture officielle des travaux de l'Assemblée constituante quelques jours plus tard, le président Kikwete avait émis un avis différent, expliquant que trois Etats (Tanganyika, Zanzibar, Union) seraient trop coûteux pour le contribuable. L'opposition a depuis lors claqué la porte des travaux, accusant le chef de l'Etat de se substituer à la Commission Warioba qu'il avait pourtant lui-même mise en place. Les délégués de la mouvance présidentielle ont poursuivis le débat à l'Assemblée constituante alors que l'opposition pressait le chef de l'Etat de suspendre le processus. Une véritable crise nationale s'en est suivie, obligeant la société civile et les églises chrétiennes et musulmanes à intervenir dans le débat, mais en vain. Le Centre tanzanien pour la démocratie (Tanzania Centre for Democracy), un forum où se retrouvent les dirigeants des partis, s'est alors mis en devoir d'organiser des discussions entre l'opposition et la mouvance présidentielle autour de M.Kikwete. Mardi, aux termes de laborieuses discussions, les parties ont constaté qu'il était pratiquement impossible d'avoir une nouvelle constitution avant les prochaines élections législatives et présidentielles, selon un communiqué lu à la clôture. En effet, après son adoption par l'Assemblée constituante, le texte doit être soumis à un référendum. |